Paroles de l’album :
Elle me dit viens
Auteur : Jean-Marc LETULLIER
Elle me dit viens, n’allons pas à la mer,
Tu le sais bien, je déteste le sable fin.
Elle me dit viens, n’allons pas chez ta mère,
Je n’aime pas son chien ni son art culinaire.
Oh ou oh il me faudra du courage
Oh ou oh pour la supporter davantage
Je vois bien que ça te contrarie un peu
Il faut faire des efforts si l’on veut vivre à deux
Je serre les poings, au point de fermer les yeux
Moi les efforts, je les fais pour deux !
Oh ou oh il me faudra du courage
Oh ou oh pour la supporter davantage
Elle me dit viens, n’allons pas chez ton frère,
Tu le sais bien ta belle sœur m’exaspère
Tu sais combien tes amis me désespèrent
Leur baratin de buveurs de bière
Oh ou oh il me faudra du courage
Oh ou oh pour la supporter davantage
Elle me dit viens, n’allons pas au concert
Je n’aime pas Higelin ni ses grands airs
N’allons pas voir le match Metz-Auxerre
Dans les gradins, c’est rempli de supporters
Oh ou oh il me faudra du courage
Oh ou oh pour la supporter davantage
Les médailles
Je n’ai pas reçu l’ordre du mérite
Le soir de ma première cuite
Pourtant dans l’état où j’étais
Je vous jure que je l’avais mérité
À mon premier film d’horreur
Je vous dis pas comme j’ai eu peur
J’ai tenu pendant deux heures
Espérant la Légion d’Honneur
Je me prends pour un héros
Comme Satanas et diabolo
Accrochée à mon chandail
Ma collection de médailles
J’aurais dû servir la patrie
Jusqu’au péril de ma vie
Qu’un peloton me taille le costume
Décoration à titre posthume
Mais à la moindre opposition
Je faisais dans mon pantalon
Reconnaissance de la nation
Pour ne pas avoir fait la révolution
Je me prends pour un héros
Comme Satanas et diabolo
Accrochée à mon chandail
Ma collection de médailles
Si tu fais des efforts
Tu auras en guise de réconfort
La reconnaissance de ta hiérarchie
Même si on sent la supercherie
Promis la médaille du travail
Espérant que je tressaille
Raison de ne pas m’affoler
Je l’aurai à l’ancienneté
Je me prends pour un héros
Comme Satanas et diabolo
Accrochée à mon chandail
Ma collection de médailles
Mon passé de militant
M’avait coûté plusieurs dents
Sans décrocher pour autant
La fameuse croix du combattant
Toutes les médailles d’honneur
Ne font pas les hommes meilleurs
C’est peut-être pour cela
Que je préfère celles en chocolat
Je me prends pour un héros
Comme Satanas et diabolo
Accrochée à mon chandail
Ma collection de médailles
Le blues du banquier
Auteur : Jean-Marc LETULLIER / Musique : Acoustic Affinités
Pas de détente des taux
Je vais devoir resserrer l’étau
Calculez des intérêts intercalaires
Une garantie hypothécaire
Pas de comptes d’apothicaire
Un prélèvement sur votre salaire
Ce n’est pas bon pour mes nerfs
De vous voir à découvert
Je vous le dis, je suis sincère
Vous frôlez l’interdit bancaire
Je ne vais pas me faire un ulcère
Sur votre compte moi je me sers
Mon banquier me fait toujours la totale,
En appliquant son taux d’entubage global !
La période est un peu austère
J’ai la pression des actionnaires
Je dois reconstituer les marges
Quitte à passer pour un barje
Je dois taxer les mouvements,
Tous les virements, les prélèvements
Obligation de passer à l’action
En prélevant des commissions
L’état nous a versé des milliards
Il faut donner votre côte part
Vous devez contribuer
Et éponger nos arriérés
Mon banquier me fait toujours la totale,
En appliquant son taux d’entubage global !
Je vais tout vous expliquer
Histoire de vous embrouiller
Justifier les frais de dossier
Les envois en recommandés
J’ai besoin d’une caution
Je dois prendre mes précautions
Comprenez ma position
Je joue avec votre pognon
Vous ne pouvez rien retirer
Vos comptes sont désormais bloqués
Remboursement anticipé ?
Il y aura des pénalités
Mon banquier me fait toujours la totale,
En appliquant son taux d’entubage global !
La réalité Télé
Auteur : Jean-Marc LETULLIER
Dans cette mise en scène de charlatan
Qui nous intronise en rois fainéants
Pour nous divertir, je ne peux plus m’enfuir de vos écrans
Avec l’innocence du profane
De toutes vos émissions, je suis un fan
Avec l’impression que l’on me prend parfois pour un âne
Mais moi j’en veux plus,
Je m’abonne à Canal Plus
Non par amour du septième art
Mais pour le film de dard
Déconnecté de la réalité,
Pourtant relié au monde entier
L’agenda « Over Booké »
De feuilleton TV, de série B
Et je veux gagner des millions
Répondre aux questions comme un champion
À la roue de la fortune
Je peux bien rêver, j’ai pas une tune
Mais moi j’en veux plus,
Je m’abonne à Canal Plus
Non par amour du septième art
Mais plutôt pour le film de dard
À tous les réseaux je suis câblé
j’ai même ajouté la TNT
Si vous me débranchez
Je vais en parler à Julien COURBET
Si je veille très tard le soir
C’est qu’il y a encore un peu d’espoir
Pour ne pas mourir idiot (devant la télé)
Il ne faut pas vouloir se coucher tôt
Mais moi j’en veux plus,
Je m’abonne à Canal Plus
Non par amour du septième art
Mais plutôt pour le film de dard
Que dire de la télé réalité
À part que la voix m’a conseillé
Et là, le fin du fin, tu vas le trouver sur TF1
Devant ces programmes si raffinés
Je me sens un peu écervelé
Pour y écharper je peux toujours zapper sur ARTÉ
La boîte à pharmacie
Auteur : Jean-Marc LETULLIER
Ce matin pas vraiment, pas vraiment envie de me lever
J’ai comme qui dirait la tête en papier mâché
J’ai l’air bizarre (t’as dit bizarre) pas de quoi s’alarmer
Mon entourage enrage : tu devrais consulter
Vous avez des questions existentielles, envie de palper l’essentiel
Mais la comme je vous vois, vous êtes à deux doigts de couler une bielle
On peut vous remettre à l’endroit au milieu de ce bordel
Mais vous le savez comme moi, la vie n’est pas une lune de miel
Avec LEXOMIL, tu fais une croisière sur le Nil
Avec PROZAC t’es comme dans un hamac
Si t’es trop speed, on te tranquillise
T’as des angoisses, prends ton VALIUM pour que ça passe
La médicalisation pharmacologique de notre existence,
Ne nous permet plus de vivre sans une chimique assistance,
Dans ce confort barbiturique que l’on consomme à outrance,
Il n’y a pas d’accoutumance mais une période de transhumance
Avec LEXOMIL, tu fais une croisière sur le Nil
Avec PROZAC t’es comme dans un hamac
Si t’es trop speed, on te tranquillise
T’as des angoisses, prends ton VALIUM pour que ça passe
Et je m’extasie dans une romance inconsistante
Je crois que notre mal de vivre, mériterait mieux que cette pénitence,
D’hypnotique, en anxiolytique, j’ai la belle vie en abondance
Mais je suis en transit, je circule en ambulance
Sur ma partition de psychotropes, je joue de la somnolence
J’ai comme qui dirait de fréquentes et longues périodes d’absences
Oh messieurs les prescripteurs, j’implore votre clémence
Heureusement pour nous, la mort n’est pas sur l’ordonnance
Avec LEXOMIL, tu fais une croisière sur le Nil
Avec PROZAC t’es comme dans un hamac
Si t’es trop speed, on te tranquillise
T’as des angoisses, prends ton VALIUM pour que ça passe
Le chemin de l’école
Sur le chemin de l’école
On longeait les rigoles
On abîmait nous grolles
En tapant dans les cailloux
Sur le chemin de l’école
On oubliait les cours
Préférant au discours
Pitreries et calembours
Passage obligé
Espace de liberté
Pas pressé d’arriver
Alors on zigzaguait
On s’était affranchi
De tous les interdits
Regrettant pour longtemps
La semaine des quatre jeudis
Sur le chemin de l’école
On lorgnait sous les robes
Découverte anatomique
De futures bombes atomiques
Sur le chemin de l’école
On pensait art plastique
Expression artistique
De tags et de graffitis
Passage obligé
Espace de liberté
Pas pressé d’arriver
Alors on zigzaguait
On s’était affranchi
De tous les interdits
Regrettant pour longtemps
La semaine des quatre jeudis
Sur le chemin de l’école
Expert en grossièretés
On Passait au vitriole
Le Bescherelle, Musset et Rabelais
Et comme dans une farandole
Une chanson de COLAGOL
On détestait l’école
Autant que les torgnoles
Le plus beau des cadeaux
Auteur : Jean-Marc LETULLIER
Tu t’escrimes
À n’être qu’un point sublime
Dans cet horizon si bas
Poudrée
De naphtaline et d’artifices complices
Qui te trahissent déjà
Je jalouse
Les velours, les dentelles et la soie
Qui m’isolent de toi
Je déjoue
Les allures flatteuses, trompeuses
Qui ne te ressemblent vraiment pas
C’est nue que je préfère ta peau,
Le plus beau des cadeaux
Que tu me fais le soir
C’est nue et à fleur de peau,
Que je sens le sang chaud
Qui me ramène à toi
Florilège
D’écran total, derrière lesquels
Tu disparais parfois
Tu te fardes,
Tu te grimes, de bal masqué
En parade nuptiale
Tu t’escrimes
À n’être qu’un point sublime
Dans cet horizon si bas
Poudrée
De naphtaline et d’artifices complices
Qui te trahissent déjà
C’est nue que je préfère ta peau,
Le plus beau des cadeaux
Que tu me fais le soir
C’est nue et à fleur de peau,
Que je sens le sang chaud
Qui me ramène à toi
Contre toute attente
Auteur : Jean-Marc LETULLIER
C’est tout petit que j’ai compris,
Que la patience serait de mise,
Les « Attends 2 minutes que me disait mère »,
Ont débordé sur ma vie entière,
J’attends de devenir grand,
D’avoir enfin mes 18 ans,
J’attends d’y voir plus clair,
Et de pouvoir faire le fier,
Et moi, Contre toute attente
Je vis dans l’instant
Contre toute attente
Je me conjugue au présent
J’attends des jours meilleurs,
Des journées sans labeur,
La fin de mes 35 h,
Mais aussi le jour du seigneur,
J’attends de la reconnaissance,
Que l’on me fasse enfin confiance,
Que l’on me donne ma chance,
Je trépigne d’impatience,
Et moi, Contre toute attente
Je vis dans l’instant
Contre toute attente
Je me conjugue au présent
Dans la salle d’attente,
Je m’assois et j’attends,
Dans la fille d’attente,
J’envie les passants,
J’attends de me faire violence,
J’attends l’heure de la vengeance,
J’attends ma dernière chance,
Un signe de la providence,
De connaître les circonstances,
De voir toutes les conséquences,
Et moi, Contre toute attente
Je vis dans l’instant
Contre toute attente
Je me conjugue au présent
J’attends d’être à la retraite,
D’être enfin en tête à tête,
J’attendrai mon tour,
Le compte à rebours,
J’attendrai que l’on me pende,
Pour enfin couper court,
Délivré de l’attente,
D’avoir vécu mon dernier jour.
Et moi, Contre toute attente
Je vis dans l’instant
Contre toute attente
Je me conjugue au présent
Kiné Si T Rapeu
Auteur : Jean-Marc LETULLIER
Quand je suis arrivé au CRF
Dans mon VSL, en serrant les fesses
Après un bilan, pas très reluisant
On m’a attribué, un Kiné référant
Tu ne peux pas les confondre
Dans leurs beaux habits blancs
Ils viennent te tripoter
Quand t’es couché sur ton banc
Pour te manipuler
Ils ne prennent pas de gants
Tu sais déjà que tu vas
En prendre pour longtemps
Mon kiné qui me dit « tu parles trop
Tu devrais bosser, tes abdos tes dorsaux
Si tu mobilises pas tes fessiers, tes spinaux
T’auras jamais le corps comme il faut…
De Rambo »
Si on te fait mal
C’est pour ton bien
Si tu ne fais pas « aie »
C’est que ça sert à rien
Ils ont des avant-bras
Hors du commun
Même chez les kinés femmes
On dirait des vérins
Mon kiné qui me dit « tu parles trop
Tu devrais bosser, tes abdos tes dorsaux
Une série de flexions
T’es pas là pour picoler d’la Smirnoff
Sinon je vais t’concocter une série d’exos,
du genre Best of »
Suivi d’extensions
Et autres supplices
De la musculation
C’est un peu comme
Une malédiction
Une machination
Une persécution
Les instruments de torture
Te laissent perplexe ?
C’est que t’as pas essayé
Le Compex, le biodex
Grâce aux électrodes,
Tu retrouves tes réflexes
Ça peut même marcher
Sur le bout du sexe
Si tu avais rêvé
De relaxation
C’est que t’as dû te tromper
De prescription
Et il te faudra
Être très sage
Si tu veux espérer
Avoir un massage
Je parlerai de toi
Auteur : Jean-Marc LETULLIER
Aux visages des miroirs,
Aux personnages des romans noirs,
Aux ombres des boulevards,
Je parlerai de toi
Aux lignes de la main,
Aux matins sans lendemain,
À la bise et au crachin,
Je parlerai de toi
Qu’importe si tu ne m’entends pas
J’ai remâché ces mots cent fois
Maquisard de la mémoire
D’un cœur tombé au combat
Aux rêves perdus d’avance,
Aux faux espoirs, aux apparences,
Aux plus intimes confidences,
Je parlerai de toi
Aux fins de non recevoir
À l’encre sèche sur le buvard,
Aux mauvais jours, au temps qui passe,
Je parlerai de toi
Qu’importe si tu ne m’entends pas
J’ai remâché ces mots cent fois
Maquisard de la mémoire
D’un cœur tombé au combat
Aux porteurs des étendards, Je parlerai de toi
Aux gardiens en haut des phares, Je parlerai de toi
Aux sentinelles dans le brouillard, Je parlerai de toi
Je parlerai de toi